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Vincent

Admis en 2025

Jean-Guy Vincent

Jean-Guy Vincent
1949

Jean-Guy Vincent a consacré plus de cinquante ans de sa vie à la production porcine et à la défense des intérêts des producteurs agricoles, tant au Québec qu’à l’échelle nationale et internationale. Originaire de Sainte-Séraphine dans le Centre-du-Québec, il fait ses premières armes de 1968 à 1971 à la ferme Clairbois. Ce passage fondateur lui permet d’acquérir de solides compétences en élevage, en sélection et en préparation des bêtes pour les expositions.

En 1971, il fait l’acquisition de sa propre ferme laitière et porcine à Sainte-Séraphine, amorçant ainsi un parcours marqué par l’engagement, la rigueur et le développement entrepreneurial. Avec sa conjointe, Lise Trépanier, il bâtira une entreprise florissante comptant aujourd’hui plusieurs centaines de truies en système naisseur-finisseur.

Dès le début des années 1980, Jean-Guy Vincent s’implique activement dans les organisations agricoles. Il devient membre du comité des Finisseurs de la Fédération des producteurs de porcs du Québec (FPPQ) et participe à la création de l’encan électronique, une innovation qui permettra aux producteurs de bénéficier de meilleurs prix à l’abattage. Il joue également un rôle central dans la formation du premier syndicat de gestion à Warwick. Président du Syndicat des producteurs de porcs du Centre-du-Québec de 1996 à 2007, il siège aussi au conseil d’administration de l’UPA régionale et à plusieurs comités de la FPPQ. En 1998, il organise une manifestation historique sur l’autoroute 20 pour dénoncer les coupures à l’ASRA. Cette mobilisation, qui permettra aux jeunes producteurs de poursuivre leurs activités, sera couronnée par le prix Jean-Paul Raymond.

En 2007, dans un contexte de crise dans le secteur porcin, Jean-Guy Vincent est élu président de la FPPQ. À ce moment, les producteurs sont frappés de plein fouet par des grèves d’abattoirs, des fermetures d’usines, des prix planchers, des épidémies et une instabilité de la mise en marché. Visionnaire, il met sur pied un comité de vingt producteurs issus de différentes réalités pour réfléchir collectivement à l’avenir du secteur. Face à l’échec du médiateur Guy Coulombe, il invite un transformateur expérimenté, Marcel Ostiguy, à prendre part aux discussions. Cette démarche aboutit à la signature d’un protocole d’entente en 2008 et à la mise en place d’une nouvelle convention de mise en marché en 2009.

Cette convention constitue un tournant majeur pour les producteurs. Elle garantit un prix équivalent à celui du marché américain, assure une gestion neutre et indépendante du classement des porcs, et génère 50 millions de dollars de revenus supplémentaires pour les producteurs. Elle accorde aussi plus de flexibilité aux transformateurs et réduit les frais de transport dans l’ensemble de la filière. Autre avancée importante : les producteurs ne sont plus contraints de produire à forfait.

En parallèle, il élabore un règlement sur la gestion équilibrée de la production porcine, adopté en 2010. Ce règlement vise à éviter les excédents ou les pénuries de porcs, garantissant une équité entre petits, moyens et grands producteurs. En 2023, une première réduction ordonnée du cheptel est réalisée selon ce mécanisme, preuve de son impact durable.

À l’échelle nationale, M. Vincent est nommé vice-président (2006-2012), puis président (2012-2015) du Conseil canadien du porc (CCP). Il participe à de nombreuses missions internationales pour développer l’exportation porcine, notamment en Chine, au Japon, en Corée et en Europe. Il représente les producteurs lors des négociations sur les accords de libre-échange Canada-Europe et Asie-Pacifique, tout en contribuant à un dialogue constructif avec les États-Unis dans le cadre du comité vétérinaire Canada-USA.

Son implication est également cruciale dans le dossier du COOL (Country Of Origin Labelling), un règlement américain nuisible aux producteurs canadiens. Grâce à un lobby intensif mené avec les éleveurs bovins, l’OMC donne raison au Canada à trois reprises. Le COOL est aboli en 2013, sauvant le secteur de pertes estimées à un milliard de dollars.

Visionnaire, M. Vincent favorise aussi la mise en place du Code canadien des bonnes pratiques pour le bien-être animal et l’utilisation responsable des médicaments. Il contribue à la création de l’Équipe québécoise de santé porcine (EQSP) en 2013, afin de répondre aux défis sanitaires dans les troupeaux.

En plus de son leadership dans le secteur agricole, Jean-Guy Vincent est un homme de famille et de communauté. Conseiller municipal, administrateur de la caisse Desjardins, homme engagé dans les loisirs et la préservation du patrimoine, il valorise la transmission générationnelle.

Aujourd’hui encore, Jean-Guy Vincent conserve la passion de l’agriculture. Présent à toutes les assemblées générales des Éleveurs de porcs depuis des décennies, il demeure une référence respectée pour les producteurs d’ici. Véritable bâtisseur, il a marqué l’histoire de la production porcine au Québec par son sens du devoir, son engagement syndical et sa vision d’une agriculture durable, équitable et résiliente.

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