Depuis 1980, André D. Beaudoin s'est consacré à la production de veaux de grain et de céréales à St-Sévérin-de-Proulxville, dans la région de la Mauricie. Diplômé de l’institut de technologie agroalimentaire de St-Hyacinthe, son engagement ne s'est pas limité à son exploitation agricole, car il s'est rapidement investi dans le syndicalisme agricole. Pendant sept ans, il a présidé la Fédération des syndicats de gestion agricole du Québec, puis il a été membre du conseil exécutif de la Confédération de l’Union des producteurs agricoles pendant quatre ans.
En 1992, une opportunité se présente à lui lorsqu'il est nommé responsable du premier projet de coopération internationale de l’UPA. Il part alors en mission à Dédougou, au Burkina Faso. Cette expérience marque un tournant dans sa carrière. De 1994 à 2006, il occupe la direction générale d’UPA Développement international et en 2006, il en devient le directeur-général. Sous sa direction, l'organisme connait une croissance considérable, avec une enveloppe de plus de 10 millions de dollars.
La contribution de l'UPA Développement international est souvent sous-estimée, mais elle est la transposition même de l'expérience syndicale de l'UPA dans le domaine de la coopération internationale. Pour André D. Beaudoin, le constat de départ est clair : le manque d'organisation économique et sociopolitique des cultivateurs et de leurs communautés génère dépendance et pauvreté. Son approche consiste à accompagner les paysans de manière structurée afin qu'ils comprennent les avantages de la mise en marché collective et s'approprient son fonctionnement. Un autre défi est de fidéliser les membres des mouvements paysans, une problématique qui n'est pas étrangère aux producteurs agricoles québécois.
Fort d'une connaissance accrue et d'une expertise inébranlable en développement international, André D. Beaudoin préside pendant cinq ans la Coalition Solidarité Canada Sahel. Il devient également membre de l'exécutif du conseil d'administration de Commerce équitable Oxfam-Québec. Dans la lignée de ses convictions, il est une figure éminente au sein du Mouvement pour une agriculture équitable lancé en 2004. Il accède également à la vice-présidence d'AgriCord, une alliance internationale d'agri-agences constituée d'organisations paysannes non gouvernementales pour le développement de la coopération entre les producteurs agricoles du monde, de 2000 à 2005. Puis, il en assure la présidence par intérim jusqu'en 2020. Cette alliance intervient auprès de 200 organisations paysannes, tout en favorisant la coopération entre organisations professionnelles.
Depuis 2021, André D. Beaudoin assume la présidence du Fonds d'investissement solidaire international du Québec et dirige la campagne « Manger local fait grandir le monde » depuis 2022.
Outre ses responsabilités professionnelles, André D. Beaudoin a participé à de nombreuses missions à l'étranger, contribuant ainsi au rayonnement de l'UPA et de l'agriculture québécoise dans le monde. Son implication en coopération internationale et sa solidarité avec les paysans des pays d’Afrique de l’Ouest et d’Amérique latine lui ont valu une place de choix auprès de regroupements de paysans à travers le monde. Il est estimé et reconnu comme une référence essentielle tant au Québec qu'à l'international.
Grâce à sa participation active à différents comités et organisations, André D. Beaudoin est un ardent défenseur des droits des agriculteurs et œuvre pour assurer l'équité au sein du commerce international. Il a prononcé de nombreuses conférences, signé plusieurs publications portant sur la place de l'agriculture dans le commerce international et écrit cinq livres.
André D. Beaudoin a grandement contribué à la notoriété d’UPA Développement international. Il a su démontrer que les investissements au sud rapportent au Québec en termes de capital humain. Convainquant de nombreux producteurs d'aller sur le terrain de la coopération et de partager leur précieuse expertise, tous en sont revenus valorisés, ayant énormément appris de ces échanges.
Son engagement international a rapproché l'agriculture familiale québécoise de celle du reste du monde. Cela a permis de tisser des liens entre agricultrices et agriculteurs d'ici et d'ailleurs, un rapprochement qui n'aurait pas pu se développer sans sa contribution. Sous sa gouverne, les stages « Viens marcher ma terre » ont été mis en place. Cette initiative permet chaque année à près d'une dizaine de productrices et producteurs africains, caribéens ou latinos de vivre dans une famille agricole québécoise pour mieux comprendre son quotidien, ses réalités et ses difficultés. Ce rapprochement entre deux mondes sur le territoire québécois fait rayonner l'agriculture locale à l'international grâce aux témoignages de ceux et celles qui sont venus marcher notre terre.