Né à Sainte-Rosalie et l’aîné d’une famille de six enfants, Réal Laflamme est issu d’une longue lignée d’agriculteurs. Très tôt dans sa vie, il est fasciné par l’agriculture et il cultive le rêve de posséder un jour une exploitation agricole d’envergure. Même en très jeune âge, en période de grands travaux particulièrement, il aurait toujours voulu être à la ferme plutôt qu’à l’école. Dès sa neuvième année complétée, il convainc ses parents de l’employer à la ferme. Il démontre rapidement à son entourage qu’il a le sens des responsabilités, qu’il est habile et qu’il n’a pas peur du travail. Il démontre aussi qu’il a l’étoffe pour bien gérer et administrer une entreprise.
En 1968, Réal Laflamme achète de son père une ferme de 32 hectares avec 17 vaches laitières dans le voisinage de la ferme paternelle et, dès que possible, il s’associe avec sa conjointe Odette dans l’entreprise pour former la ferme Roflamme. Aujourd’hui, l’entreprise cultive 1000 hectares, principalement en maïs mais aussi en soya, en orge et en blé de semence, ainsi qu’en légumes de conserverie. Environ 870 hectares appartiennent à l’entreprise et 130 sont loués. De plus, la ferme compte un cheptel de 90 vaches laitières et le revenu de cette production est considéré comme la police d’assurance de l’exploitation. En 1992, Réal Laflamme fait l’acquisition, avec d’autres actionnaires, d’une ferme avicole sous forme de société en commandite. Le succès de cette formule étant manifeste, plusieurs autres acquisitions du même type sont faites.
Tout exigeants que soient le développement et la gestion de la ferme Roflamme et de ses autres investissements, Réal Laflamme accorde tout au long de sa carrière beaucoup d’importance à son engagement social et professionnel. Il s’implique pendant 25 ans dans le mouvement coopératif, tout d’abord sur le plan local comme administrateur, vice-président et pendant dix ans président de la Coopérative agricole Comax. De 1989 à 1999, il est membre du conseil d’administration de la Coopérative fédérée où il a diverses responsabilités dont celles de membre du comité exécutif et président du comité de vérification. Il est aussi membre du conseil d’administration de la Société de coopération pour le développement international (SOCODEVI) de 1993 à 1999 et il participe comme coopérant à deux missions au El Salvador. Au cours des années 1990 et 2000, il fut administrateur au Centre d’insémination artificielle du Québec (CIAQ), à la Société de financement agricole du Québec et au Centre local d’emploi (C.L.E.) de la région de Saint-Hyacinthe. Il fut membre fondateur, vice-président puis président de la Corporation du Temple de la renommée de l’agriculture du Québec. Il fut aussi membre du comité industrie - école de l’ITA de Saint-Hyacinthe. Il est encore aujourd’hui administrateur à la Fondation de l’Hôpital Honoré-Mercier et à l‘Exposition agricole de Saint-Hyacinthe, et il est aussi vice-président du Salon de l’agriculture.
Il restait encore du temps à Réal Laflamme pour s’impliquer sur d’autres plans. À six reprises, il fut juge à l’Ordre national du mérite agricole. Il fut même le seul producteur agricole à siéger au comité de la refonte des règlements et des grilles d’évaluation de ce concours en 2000-2001. En 2005, Réal Laflamme décida fermement de s’impliquer dans la création d’un pavillon multifonctionnel pouvant répondre aux nombreux besoins des événements agricoles de la région de Saint-Hyacinthe. Son dévouement, sa détermination et son pouvoir de persuasion ont permis l’obtention du financement nécessaire permettant la construction du nouveau pavillon de la Société d’agriculture de Saint-Hyacinthe, un atout indéniable pour la région sur les scènes provinciale, nationale et internationale, tant sur le plan agricole que sportif.
L’une des grandes fiertés de Réal Laflamme est sa contribution comme vice-président à l’organisation de la 40e Finale des Jeux du Québec qui s’est déroulée à Saint-Hyacinthe en 2005. Grâce à ses contacts dans le milieu agroalimentaire, l’organisation des jeux a été en mesure d’offrir à plus de 10 000 personnes, pendant dix jours et à peu de frais, des repas santé préparés avec les produits d’ici. Pour souligner cet apport important grâce à la participation du milieu agroalimentaire, les organisateurs leur ont donné le nom de 40e Finale des Jeux du Québec à saveur agroalimentaire.
L’excellence de la ferme Roflamme n’a pas tardé à être reconnue au plus haut niveau. En 1981, à l’âge de 34 ans, Réal Laflamme devient l’un des plus jeunes récipiendaires de la Médaille d’or du mérite agricole. En 2001, il fut le premier à recevoir le Grand Prix de l’entrepreneur agricole décerné par Ernst & Young, La Presse, TVA et Global.
Élu Personnalité du mois par la Chambre de commerce de Saint-Hyacinthe, voici une citation tirée d’un article paru pour l’occasion dans le Courrier de Saint-Hyacinthe le 7 octobre 1998 : « Tous les producteurs agricoles travaillent fort et longtemps, c’est connu. Mais Réal Laflamme a toujours su qu’il ne suffisait pas de fournir un effort de travail maximal, il fallait aller plus loin. D’où cette étiquette de producteur-penseur qu’on peut lui accoler sans exagérer. Le secret de Réal Laflamme, ou un de ses secrets, c’est qu’il pense constamment en avant, c’est qu’il se questionne régulièrement sur les pratiques agricoles et sur les méthodes de gestion ».
Ses succès et ceux de son entreprise commandent l’attention, l’admiration et le respect. Mais lorsqu’on fait une analyse du personnage, on y voit une véritable passion pour l’agriculture soutenue par une volonté de fer et par un besoin insatiable d’apprendre. C’est un entrepreneur doté d’un flair peu commun. Son sens du risque contrebalancé par un jugement sûr l’a amené à diversifier ses activités pour réduire la vulnérabilité de son entreprise.
Au point de vue familial, il a su intégrer sans heurt ses fils à l’entreprise. Chose rare, il a constitué un conseil d’administration avec un président externe à l’entreprise afin, notamment, de faciliter le dialogue et les rapports entre les actionnaires familiaux. Comme citoyen, il fait et fait encore montre d’une générosité et d’un engagement peu communs. Il confirme avec panache le dicton qui veut que les gens très occupés sont ceux qui s’impliquent le plus lorsqu’ils acceptent de nouvelles responsabilités.
Le Temple de la renommée de l’agriculture du Québec reconnaît en Réal Laflamme un symbole de carrière agricole réussie. Quelqu’un qui a atteint et amplement dépassé ses objectifs les plus ambitieux, mais il le reconnaît surtout comme un modèle d’entrepreneur qui saurait inspirer quiconque, particulièrement s’il est impliqué en agriculture.