Un rassembleur convaincu et convaincant, telle est la description que ceux qui le connaissent bien font d'Antonio Dallaire. Lorsqu'il a acquis l'assurance d'être sur la bonne voie, il est d'une persévérance hors du commun et va au bout de ses convictions. Fils de cultivateur né à Bégin dans la région du Saguenay - Lac-Saint-Jean, Antonio Dallaire, comme la plupart des fils de cultivateurs de l'époque, se fait bûcheron dès l'âge de 15 ans. Cette expérience l'amène à conclure que si les fils de cultivateurs se font bûcherons, il est normal que les organisateurs du syndicalisme agricole soient également les artisans du syndicalisme en forêt.
« La coopération et le syndicalisme, c'est la planche de salut de l'agriculture québécoise », se plaît à rappeler Antonio Dallaire. Fidèle à ses convictions, il a été administrateur, président et gérant de sa coopérative locale dans les années 60. De 1955 à 1988, il fut administrateur de l'UPA du Saguenay - Lac-Saint-Jean. En 1955, il aide l'Office des producteurs de bois de sa région à mettre en place son premier plan conjoint. Il en sera le président de 1980 à 1998. Devenu administrateur de la Fédération des producteurs de bois du Québec en 1980 puis président en 1985, il se donne le mandat de mettre en place une plus grande homogénéité entre les syndicats de producteurs membres de la Fédération. Il a aussi joué un rôle important dans la mise en place de la Fédération nationale des propriétaires de boisés privés du Canada.
À la suite d'un voyage d'étude en Suède et en Finlande, il décide de lancer un projet d'usine de transformation des feuillus, dont le tremble de façon particulière. Cette essence boudée par les papetières et les scieries mais qui constitue 35 % des stocks de bois sur pied de la forêt privée de la région n'obtenait qu'un vil prix lorsqu'on réussissait à la vendre. Après plusieurs années de travail soutenu de persuasion à tous les niveaux, une usine procurant de l'emploi à une centaine de personnes était inaugurée à Chambord en 1987. Pour convaincre les producteurs de bois du Saguenay - Lac-Saint-Jean à s'impliquer activement dans le domaine de la transformation, Antonio Dallaire leur répétait : « J'ai rarement vu celui qui pile le bois devenir riche. Celui qui pile le bois n'est pas celui qui pile l'argent ». C'est grâce à ses convictions et à son leadership que des compagnies dirigées par les producteurs, telles que Pan-O-Lac, Amisk et Sodexfor, ont vu le jour.
Étant impliqué plus particulièrement dans le secteur forestier, il n'en demeure pas moins un agriculteur dans l'âme. De 1979 à 2003, il est président de A. Dallaire et Fils inc., une entreprise agricole familiale consacrée à la production de pommes de terre et de céréales à Saint-Ambroise qui compte présentement 915 acres en culture et 1200 en boisé.
Devant les difficultés qu'il y avait dans la mise en marché de la pomme de terre au début des années 80, A. Dallaire et Fils inc. travaille avec cinq autres entreprises à la mise en place de La Patate Saint-Ambroise inc., devenue Propur inc., qui a pour mission d'emballer et de mettre en marché les pommes de terre de ses actionnaires. Propur a maintenant un chiffre d'affaires de 12M $ et emploie plus de 45 personnes.
On sait que les gens les plus occupés sont souvent ceux qui s'impliquent le plus. Il n'est donc pas surprenant de retrouver Antonio Dallaire à la commission scolaire locale, à l'Association des commissions scolaires du Saguenay - Lac Saint-Jean ainsi qu'au Conseil régional des loisirs. Défenseur de l'environnement, il s'implique dans les organismes qui s'intéressent au développement durable. Il sera aussi administrateur au Consortium de recherche sur la forêt boréale mis en place par l'Université du Québec à Chicoutimi.
Le Temple de la renommée de l'agriculture du Québec est fier de reconnaître, aujourd'hui, Antonio Dallaire, un homme droit, doté d'une vision remarquable et d'une énergie exceptionnelle qu'il a mises tout au long de sa carrière au service de la collectivité et de ses collègues producteurs forestiers et producteurs agricoles.