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St-Martin

Admis en 2018

Pierre St-Martin

Pierre St-Martin
1929 - 2017

Pierre St-Martin est natif du Témiscamingue. Travailleur acharné et meneur d’hommes, il a su marquer l’agriculture de cette région et celle du Québec de par ses actions. Ayant travaillé sur la ferme familiale jusqu’en 1952, il achète alors sa propre entreprise. N’ayant pas eu d’aide monétaire, il cumule les emplois afin de payer sa ferme et nourrir sa famille. Pour lui, ce qui doit être fait mérite d’être bien fait.

Depuis l’achat d’un cheptel de vaches de race Holstein en 1958, Pierre St-Martin n’a cessé d’en améliorer la génétique. Il a ainsi été l’un des pionniers de l’insémination artificielle au Témiscamingue. Il a travaillé d’arrache-pied pour convaincre les agriculteurs du bien-fondé de l’amélioration de la génétique des troupeaux. L’insémination artificielle demandait alors une ouverture d’esprit et remettait en cause les méthodes utilisées depuis toujours. C’est ainsi que des réunions d’information ont été organisées pour informer les producteurs laitiers des avantages de l’amélioration génétique.

Entre 1958 et 1966, Pierre St-Martin sillonne les régions du Témiscamingue et de l’Abitibi pour présenter les avantages qu’auraient les producteurs agricoles à se regrouper. Ainsi, il faisait la promotion de l’optimisation de la production laitière. À cette époque, les producteurs avaient de la difficulté à mettre en marché leur lait. À l’échelle locale et régionale dans un premier temps, Pierre St-Martin défend ardemment le regroupement des producteurs afin de favoriser une meilleure représentation et des négociations plus équitables. Avec un groupe de visionnaires, il a alors l’idée de créer un système de gestion de l’offre afin de répondre à la demande contribuant à éviter les pertes pour les producteurs et à assurer un approvisionnement constant pour les consommateurs.

En 1966, il devient le 1er président du Syndicat des Producteurs de lait industriel de l’Abitibi-Témiscamingue, poste qu’il a occupé jusqu’en 1970. Souhaitant obtenir de meilleures conditions pour les producteurs, il s’est impliqué dans la négociation pour les quotas de production. L’absence d’un pouvoir interprovincial créant plusieurs embûches, il est apparu nécessaire de créer un organisme national pour l’harmonisation du commerce interprovincial et international. Ainsi est née la Commission canadienne du lait. Ce modèle innovateur a intéressé l’Europe et une délégation, dont faisait partie Pierre St-Martin s’est rendue en France et en Belgique dans le cadre d’un voyage d’échange. Les excursions de Pierre St-Martin à travers le monde ont aussi permis d’échanger avec d’autres producteurs et dignitaires afin de découvrir de nouvelles techniques.

En 1970, Pierre St-Martin est élu à la présidence de la Fédération des producteurs de lait industriel du Québec et il représente l’organisme sur le conseil d’administration de la Commission canadienne du lait pour laquelle il a d’ailleurs assumé la présidence en 1979. En 1971, il a été signataire du premier plan national de commercialisation du lait. Cette même année, il se rend en Angleterre et au Danemark pour un voyage d’étude sur la mise en marché du lait et des produits laitiers. Il s’est rendu également dans d’autres pays européens, ainsi qu’en Australie et en Amérique du Sud pour comprendre les systèmes de mise en marché du lait et rassurer ces partenaires commerciaux. De 1973-1974, il sera vice-président du conseil d’administration de l’UPA.

En 1976, le système de quotas est mis en place. Après des années de conflits entre les producteurs de lait industriel et de lait nature, Pierre St-Martin signe en 1978, une entente en tant que président des producteurs de lait industriel avec le président de la Fédération des producteurs de lait nature pour la fusion de leurs plans conjoints et fédérations respectives. Ce n’est qu’en 1980 que l’entente est officialisée et qu’elle donne naissance à la Fédération des producteurs de lait du Québec.

On retient de Pierre St-Martin ses qualités de négociateur, de rassembleur, de visionnaire et de meneur d’hommes. Il a contribué significativement à façonner l’agriculture telle qu’on la connaît aujourd’hui. Il n’a pas hésité à se sacrifier au profit de l’action collective et l’amélioration des conditions de vie de ses pairs. La confiance de ces derniers envers cet homme dévoué, intègre, honnête, juste, équitable et travaillant a permis la modernisation de l’agriculture.

Le Temple de la Renommée de l’agriculture du Québec est honoré d’ouvrir ses portes à ce grand bâtisseur qui nous a malheureusement quittés le 5 mars 2017.

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