Natif de Saint-Roch-de-l’Achigan où il fait ses études primaires, il passe quelques années à la ferme familiale avant de se diriger dans les chantiers à l’âge de dix-huit ans. Sept ans plus tard, il s’achète une ferme dans la région de Saint-Esprit où il pratique comme son père une agriculture diversifiée. Il se marie en 1954 et de cette union naîtront six enfants. Travailleur, rassembleur et motivateur, il transmet à chacun le goût de l’agriculture et la force de défendre cette profession pour laquelle il s’est toujours battu.
Au cours des années 60, plusieurs producteurs de volaille du Québec et du reste du Canada subissent les répercussions d’une mise en marché désordonnée de la volaille. Les producteurs évoluent dans un marché instable où se succèdent des périodes de saturation et de rareté du produit. Ils sont donc victimes de variations très importantes des prix et plusieurs sont contraints d’abandonner la production. C’est dans ce contexte difficile que Laurent Mercier choisit avec dix autres collègues de structurer la production de volailles au Québec. La Fédération des producteurs de volailles du Québec est organisée et il est nommé à l’exécutif. Laurent Mercier agira par la suite comme président de la Fédération de 1976 à 1989 où il décide de se retirer après plusieurs années de dévouement.
À ce moment, l’objectif est de mettre en place un plan conjoint provincial afin d’assurer des revenus décents et stables pour les producteurs de volailles. Le 12 décembre 1970, plus de 80 % des producteurs votent en faveur de se doter d’un des outils de développement les plus importants de l’aviculture québécoise. C’est ce qui permet aujourd’hui à plus de 800 producteurs et productrices de poulets et de dindons d’œuvrer dans un secteur dynamique et en pleine croissance.
Préserver l’article XI du GATT fait partie des dossiers les plus importants qu’il ait eu à traiter au cours de sa carrière. Avec l’appui des différentes organismes agricoles canadiens, il fut de tous les combats destinés à maintenir ce pilier de la gestion de l’offre au Canada. C’est ainsi qu’il fut à l’avant-plan des grandes manifestations organisées pour dénoncer l’ouverture des marchés et défendre le contrôle des importations.
Il s’est également porté à la défense des parts du marché du Québec au sein du Canada. Laurent Mercier a toujours eu le souci de partager son expérience et d’en faire bénéficier d’autres secteurs de production tels que pommes de terre, pommes, légumes et œufs d’incubation. Ce même souci de partage et de réussite l’a amené à se pencher sur la problématique de la relève. En 1989, afin d’assurer le développement de l’agriculture, il met en place, avec ses collègues le programme d’aide à la relève avicole sur la ferme. Plus de 19 ans plus tard, ce programme permet encore de distribuer gratuitement du quota à de nouveaux producteurs et assurer ainsi l’avenir de la profession.
Laurent Mercier a de plus été membre de trois comités consultatifs de l’Office canadien de commercialisation, soit celui des poulets, du dindon et des provendes. Il a également été membre du conseil exécutif de l’UPA de 1978 à 1981. Il a été président de l’Office canadien de la commercialisation des poulets de 1989 à 1991 et vice-président du Conseil national des produits de la ferme de 1992 à 1997.
Pour chacune de ses réalisations, pour ses qualités de bâtisseur et pour sa passion évidente du monde agricole, nous reconnaissons aujourd’hui que Laurent Mercier a contribué grandement à l’avancement de l’agriculture québécoise.