S’étant impliqué dès son jeune âge dans la ferme familiale à Thetford Mines, Marcel Groleau est un acteur influent dans le secteur agricole québécois. En 1988, avec son frère Denis, il devient propriétaire de la ferme familiale après avoir travaillé comme ouvrier en Ontario. Très tôt, il s’engage dans des rôles de leadership au sein des organisations agricoles, notamment en rejoignant le conseil d’administration du Syndicat des producteurs de lait de Québec en 1990, il en devient président deux ans plus tard. Il gravit rapidement les échelons et il accède à la présidence de la Fédération des producteurs de lait du Québec en 2004.
Durant cette période, il siège également au conseil exécutif de l'Union des producteurs agricoles et occupe plusieurs postes clés, comme président de Valacta, une organisation spécialisée dans l'amélioration des troupeaux laitiers. Il est aussi très actif au sein des Producteurs laitiers du Canada, où il siège à l’exécutif pendant plusieurs années.
En 2011, Marcel Groleau est élu président général de l’UPA, un poste qu'il occupe pendant dix ans, jusqu’en 2021. Pendant son mandat, il joue un rôle clé dans plusieurs initiatives structurantes pour l’agriculture québécoise et canadienne. Il soutient notamment la création de la Coalition Nourrir l’humanité durablement, qui défend l’idée que l’alimentation doit être gérée différemment des biens industriels. La coalition promeut une plus grande autonomie alimentaire pour les États, sans risque de représailles commerciales internationales. Il travaille étroitement avec des chercheurs et des organisations agricoles pour faire avancer cette idée, notamment à travers la Chaire de recherche en droit sur la diversité et la sécurité alimentaires de l’Université Laval.
Parallèlement à son rôle à l'UPA, il s'engage activement dans UPA Développement international (UPA DI) dès 2009, et en assume la présidence dès 2011. Il participe également à des initiatives internationales, comme sa contribution à Agricord, une alliance d'agri-agences qui soutient les organisations agricoles dans les pays en développement. En 2022, il devient président d’Agricord et participe à des campagnes de financement pour soutenir des initiatives agricoles, notamment avec la campagne « Manger local fait grandir le monde » de l’UPA DI, visant à recueillir 1,5 million de dollars.
Sur le plan local, Marcel Groleau s'investit dans la protection du territoire agricole, un sujet qui lui tient particulièrement à cœur. En 2015, il est l’un des premiers signataires d'une déclaration de principe en faveur d'une Politique nationale de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme, un projet qui aboutira en 2022 avec la première politique provinciale en la matière. Cette politique vise, entre autres, à renforcer la protection des terres agricoles pour soutenir l’autonomie alimentaire du Québec. Il a également contribué à la création de fiducies agricoles, dont la Fiducie UPA-Fondaction en 2020, qui aide à financer l'acquisition de terres agricoles pour les rendre accessibles aux nouvelles générations de producteurs.
Marcel Groleau est un fervent défenseur de la gestion de l'offre, un système qui régule la production de certains produits agricoles au Canada. Il s’implique dans de nombreuses négociations commerciales internationales, comme les accords de libre-échange avec l’Europe, l’Asie et les États-Unis. Il participe également aux discussions sur la révision de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), aboutissant à l'Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM). Son engagement dans ces dossiers l’amène à collaborer étroitement avec la ministre Chrystia Freeland et d'autres décideurs politiques de premier plan.
Sous sa présidence à l’UPA, il plaide pour une politique bioalimentaire au Québec. En collaboration avec le Conseil de la transformation alimentaire du Québec (CTAQ), il soutient le Manifeste pour une stratégie québécoise de l’agroalimentaire en 2015, qui aboutit en 2018 par la mise en place de la Politique bioalimentaire gouvernementale 2018-2025. Cette politique vise à stimuler les investissements privés et publics dans les secteurs de l’agriculture et de la transformation alimentaire, tout en favorisant le développement de la main-d'œuvre.
Un autre dossier phare pour Marcel Groleau est celui des relations entre les producteurs et les grandes chaînes d’épicerie. En 2018, il milite en faveur d’un code canadien des bonnes pratiques commerciales pour réguler ces relations. En 2023, son plaidoyer porte fruit lorsque le Code de conduite des épiceries au Canada est adopté à la suite de discussions entre les gouvernements fédéral et provinciaux.
En matière d’agroenvironnement, il a été un acteur clé dans la promotion d’un Plan vert agricole. Il soutient dès 2018 la mise en place d'une rétribution pour les services écologiques rendus par les agriculteurs, aboutissant en 2022 à la Rétribution des pratiques agroenvironnementales, une initiative qui récompense les producteurs pour leurs efforts environnementaux. Ce travail est prolongé par l’organisation conjointe du Sommet agroenvironnemental, un événement réunissant agriculteurs et chercheurs pour favoriser les pratiques durables en agriculture.
En plus de ses engagements agricoles, il s'implique dans sa communauté locale. En 2022, après avoir quitté la présidence de l'UPA, il devient président du Club de golf et curling de Thetford Mines, où il continue de promouvoir la collaboration et la mobilisation communautaire.
Leader reconnu pour sa capacité à rassembler et à concilier, Marcel Groleau a toujours valorisé les relations humaines dans ses actions. Il a travaillé à rapprocher les producteurs des citoyens en favorisant une meilleure compréhension des enjeux agricoles, tout en œuvrant pour la reconnaissance et la valorisation de la profession. Son leadership a laissé une empreinte durable sur l'agriculture québécoise et canadienne.